- indifférer
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• 1888; de indifférent♦ Fam. Laisser indifférent (qqn). Cela m'indiffère totalement (cf. Laisser froid). « Vos avis m'indiffèrent, ma fille » (Queneau). REM. Ne s'emploie qu'avec un pronom complément.indifférerv. tr. Fam. Ne pas émouvoir, ne pas intéresser. ça m'indiffère totalement.⇒INDIFFÉRER, verbe trans. indir.Fam. [Le suj. est une chose, le compl. un pron. pers.] Être indifférent (à quelqu'un). Quand je vous ai connu, je n'aimais pas l'amour, je n'en avais pas besoin, je me suffisais, mon corps m'indifférait (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 1000) :• Je roule dans les émotions puissantes, mais je ne parviens pas à reconnaître si elles sont douces ou amères, tant peu à peu la quantité de bonheur humain qu'elles tiennent en arrive à m'indifférer.GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 130.— Emploi impers. Cela indiffère (à qqn); il indiffère (à qqn) que + subj. On jongle avec quelque chose : il vous indiffère totalement que ça tombe par terre (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p. 210). Le seul résultat ennuyeux c'est que l'erreur commise à votre sujet — dont je ne puis dire à quel point cela m'indiffère — semble rejaillir et de façon cette fois fort déplaisante (DU BOS, Journal, 1923, p. 249).Rem. ,,Ce verbe est entré dans la langue parlée; il a déjà franchi le seuil de la langue écrite puisque Montherlant l'emploie. Mais il est encore senti comme assez vulgaire. Dans un communiqué publié le 20 mai 1965 l'Académie précise : on doit dire cela m'est indifférent et non cela m'indiffère`` (DUPRÉ 1972).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1891 supra ex. Dér. du rad. de indifférent interprété comme un part. prés.; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 12.
indifférer [ɛ̃difeʀe] v. tr. [CONJUG. céder.]ÉTYM. 1888; de indifférent.❖♦ Fam. Être indifférent (à qqn). || « Mon corps m'indifférait » (Montherlant, in T. L. F.). — Impers. || Cela m'indiffère, me laisse froid. — REM. Ce verbe, tiré de l'adjectif indifférent et considéré par les puristes comme un « barbarisme », se trouve dans d'excellents auteurs, et est fréquent dans la langue familière.1 Telle ou telle image, dont il jugera opportun de signaliser sa marche et qui, peut-être, lui vaudra la reconnaissance publique (au savant), je puis l'avouer, m'indiffère en soi.A. Breton, Manifeste du surréalisme, p. 72.2 N'objectez pas que vous auriez altéré la réalité, je sais que cela vous indiffère (…)Aragon, Anicet, 2, p. 23 (1921).3 Alors je vous dis d'aller porter ça. Vos avis m'indiffèrent, ma fille.R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 18.
Encyclopédie Universelle. 2012.